* Cookala *

Se côtoyaient de très loin,
S’éloignaient de très près,
Se fusillaient le cœur,
Se balafraient des yeux.
De très près.
De très loin.
S’entremouraient.
Cultivaient savamment leurs blessures.
Se décicatrisaient en toute amourtume voulue.
Se perdaient.

Paul André

Un sourire. Un amour. Des souvenirs.

Le week-end avait bien commencé, malgré le soleil éteint et la pluie en mode averse horizontale sous le vent cyclonique. Derrière la vitre, chaudement lovés sous la couette, on peut s'en foutre. Qu'est-ce qu'on est bien. Et puis la journée galope, avec son heure de repartir pressante. J'emprunte le chemin du retour, une nouvelle fois heureuse d'avoir été ébahie par sa présence. C'était pédant de croire qu'à 17 ans, j'avais tout ressenti, les pires bonheurs comme les plus belles souffrances. Parce qu'il n'y a pas d'âge pour être désabusé ou pulpeux d'espoir. Du moment que l'on est encore en vie, il est possible d'être surpris par ces matins tendres aux sourires endormis. Je me suis laissée griser et le remercie, Lui, de me faire découvrir chaque jour un peu plus les joies oubliées d'être deux.

J'ai envie d'aller acheter des fleurs en sortant du travail, de faire de la route pour les lui offrir. J'ai pensé aujourd'hui que je devais freiner mes élans, mais finalement, j'ai l'impression que c'est plus fort que moi. Je suis conscience qu'il faut savoir parfois auto-réguler ses sentiments. Ca me fait peur de m'attacher autant, aussi vite, aussi fermement. Chut les émotions. Chut. J'ai l'impression d'être à côté de la plaque avec mon romantisme dégoulinant. Ou pas.

Tu es comme ça Tu as une peur panique de perdre les gens que tu aimes Tu as toujours l'air conne sur les photos Tu n'aimes pas passer inaperçu Tu te démerdes toujours comme tu peux Tu es excessive et pleine de contradictions Tu as toujours ton appareil photo qui t'accompagne Tu trouves toujours les mots pour exprimer exactement ce que tu ressens Tu sais rarement ce que tu veux Tu es têtue comme une mule Tu es chiante, mais juste quand il le faut Tu changes d'avis toutes les deux secondes Tu aimes bien te parler à toi-même Tu voudrais qu'il soit amoureux de toi Tu n'es jamais là quand il le faut Tu crois qu'on peut dire tout ce que l'on pense Tu aimes la musique, plus que tout Tu aimes parler avec des amis pendant des heures Tu fumes et tu aimes ça Tu ne sors pas sans maquillage Tu peux perdre des heures sur le net Tu réfléchis trop vite Tu ne supportes pas ton prénom Tu regardes toujours des trucs merdiques à la télévision Tu aimes bien le lycée malgré tout Tu racontes trop ta vie Tu es encore plein de choses, tu aimes encore plein de choses Ouais, tu es comme ça. Comme moi, je crois.